Terriers et Parcellaires
Ce sont des registres mentionnant les terres et les biens immobiliers détenus par les habitants, et destinés à établir la redevance (le cens) dû au seigneur pour les terriers, les impôts royaux pour les parcellaires.
Ceux-ci sont d’un intérêt primordial pour rechercher des ancêtres lorsque les registres des paroisses font défaut, et ils permettent parfois de remonter des ascendances jusqu’au XIV ieme siècle.
1 – Les Terriers
Depuis le haut Moyen Age et la naissance de la féodalité, les terres en était partagées en seigneuries territoriales d’importances très diverses qui ont évolué au cours des âges, pour des raisons d’intérêt évidentes, les seigneurs ayant vendu ou acheté tout ou partie de leur domaine hérité de leurs parents, pour agrandir leur puissance ou pour payer leurs dettes. Par alliances ou successions, d’autres modifications sont intervenues pour parvenir à un réseau inextricable de seigneuries se partageant des terres sur le territoire d’une même paroisse.
C’est surtout à partir du XIVe siècle qu’on assiste à un morcellement de plus en plus difficile à suivre.
Toute possession s’appuie sur des titres. En raison de l’ancienneté du régime seigneurial les titres originaux étaient le plus souvent vagues ou inexistants ; seules quelques formules sur une charte comme « Amaury donne à l’abbaye de Saint-Pierre tout ce qu’il possède dans la paroisse de Saint Antoine , le plus souvent au profit d’ abbayes ou d’églises, venaient attester d’une possession dont l’origine se perdait dans la nuit des temps.
Des lors, il devenait important pour le seigneur de prouver ses titres de propriétés et de s’assurer, par des actes authentiques, la perception des redevances dues par ses tenanciers, d’année en année et de génération en génération.
C’est là l’origine des terriers
Destiné à prouver par la succession des tenanciers le droit du seigneur, chaque reconnaissance se doit de rappeler, par référence, le nom du précédent possesseur : « une vigne qui fut de… au terrier… et auparavant de… ». Les terriers sont désignés par le nom du notaire qui a reçu les reconnaissances, le nom du territoire ou celui du seigneur.
2 – les parcellaires
Les parcellaires contiennent le répertoire des maisons d’habitation, des granges et des terres travaillées par les habitants. Ils servent à asseoir le montant des impositions royales, la taille à l’origine, puis tous les autres impôts réclamés par le roi pour soutenir les guerres des XVII et XVIII ièmes siècles.
Chacun doit en effet une somme calculée sur la valeur des terres labourables, des vignes, des bâtiments. … le parcellaire donne ainsi une photographie du pays et de ses habitants, et une photographie évolutive puisque toutes les mutations (vente, succession, partage …) donnent lieu à une mention modificative. Périodiquement il est refait pour actualiser la valeur exacte des biens fonciers, comme cela a été le cas à Chateauneuf en 1593, et à Hauterives en 1708 pour remplacer celui de 1598.
